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Quinze anciens membres de Génération identitaire en garde à vue

Quinze anciens membres du groupe d’ultradroite dissous Génération identitaire, accusés d’avoir reconstitué illégalement une nouvelle structure, ont été interpellés en France depuis mardi et placés en garde à vue, a appris l’Agence France-Presse (AFP) mercredi 13 mars de source judiciaire.
Mardi, ils étaient douze à avoir été interpellés par les gendarmes de la section de recherches de Paris, selon l’AFP, confirmant une information de BFM-TV. Depuis la dissolution de Génération Identitaire en conseil des ministres, plusieurs de ses anciens cadres sont soupçonnés de « s’être regroupés au sein d’une nouvelle association nommée Argos » dont les objectifs seraient « proches » du mouvement dissous, toujours selon l’une de ces sources auprès de l’AFP.
Sur son site, l’association Argos affirme défendre « notre civilisation multimillénaire, mutilée par des décennies de délires progressistes, d’amnésie forcée et de soumission aux autres civilisations ».
Sur Telegram, des militants de la mouvance d’ultradroite ont annoncé que « plusieurs patriotes de l’Association de soutien aux lanceurs d’alerte (ASLA) », une autre structure née de la dissolution de Génération identitaire, avaient « été placés en garde à vue ». « Des perquisitions ont eu lieu ce matin, à 6 heures, dans toute la France chez ceux qui ont osé résister (Paris, Lyon, Savoie…) », ont affirmé des militants de la mouvance d’ultradroite, confirmant la localisation des perquisitions fournies par des sources judiciaires auprès de l’AFP.
Ce coup de filet survient dans le cadre d’une enquête ouverte pour « participation au maintien ou à la reconstitution d’une organisation » après « un signalement par article 40 du ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin », a précisé l’une des sources proches du dossier.
« On a une accélération, une multiplication des procédures contre la mouvance identitaire qui s’apparente à une persécution politique », a réagi auprès de l’AFP l’avocat Pierre-Vincent Lambert, qui se présente comme « le conseil d’une partie des mis en cause ».
« On a des dossiers qui étaient [dormants] depuis des années qu’on fait revenir vers les tribunaux. Pour une affiche, une banderole ou une petite action, c’est quarante-huit heures de garde à vue et des perquisitions quasiment systématiquement », a ajouté M. Lambert, qui dénonce des « moyens disproportionnés ».
Le 9 septembre 2023, douze personnes, pour certaines en possession d’armes, avaient été interpellées et placées en garde à vue à Cherbourg lors d’un rassemblement non déclaré organisé par un groupuscule de l’extrême droite identitaire. Ces personnes faisaient elles aussi partie du mouvement Argos, qui se veut l’héritier de Génération identitaire, dissous en mars 2021 par un décret en conseil des ministres.
A l’époque, la sous-direction des libertés publiques du ministère de l’intérieur s’appuyait sur l’article L212.1 du code de la sécurité intérieure, qui permet de dissoudre « les associations ou groupements de fait (…) qui présentent, par leur forme et leur organisation militaires, le caractère de groupes de combat ou de milices privées »  ; « ou qui provoquent à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine, (…) de leur appartenance ou de leur non-appartenance (…) à une ethnie, une nation, une prétendue race ou une religion déterminée ».
Le ministère estimait que Génération identitaire, déclarée à la préfecture du Rhône le 17 juillet 2012, faisait la promotion « en réalité, au travers de ses interventions, de ses publications et des agissements de ses membres et dirigeants, [d’]une idéologie incitant à la discrimination des individus à raison de leur non-appartenance à la nation française ou appelant à la haine, à la violence envers les ressortissants étrangers, en présentant l’immigration et l’islam comme des menaces que les Français doivent combattre et en entretenant délibérément la confusion entre musulmans, immigrants et islamistes ou terroristes ».
Le Monde avec AFP
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